La finance s’intéresse maintenant aux risques climatiques

Les risques climatiques peuvent impacter potentiellement sur l’économie et le dernier rapport du GIEC en témoigne. Selon son estimation, à plus de 60 % de chance, la limitation du réchauffement global à +1,5 °C au lieu de +2 °C peut engendrer une économie de plus de 20 000 milliards de dollars à l’échelle du globe.

Les risques climatiques s’affirment

L’aggravation des évènements climatiques extrêmes et les effets du changement climatique de ces dernières années ont réveillé la conscience de nombreux investisseurs et responsables d’entreprises.

En moyenne, entre 2007 et 2017, près de 142 milliards de dollars de pertes annuelles ont été causés par les évènements climatologiques, météorologiques et hydrologiques contre 43 milliards entre 1980 et 1990.

Cette situation a conduit les gestionnaires d’actifs et les sociétés d’assurance à s’intéresser un peu plus sur les risques financiers du changement climatique futur, car les effets commencent à peser sur leurs activités.

Les nouveaux risques semblent beaucoup intéresser la finance

Si les régulateurs nationaux et internationaux de ce secteur se sont lancés dans l’investigation de ces nouveaux risques, c’est que l’intérêt croissant pour le changement climatique n’est sans doute pas superficiel.

Par exemple, en France, la loi sur la transition énergétique de 2015 oblige les entreprises financières à mesurer et à gérer les risques financiers climatiques. De son côté, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution fait en sorte que les entreprises du secteur bancaire et assurantiel suivent de près la situation pour assurer une belle progression dans cette voie.

Sur l’international, on sait que le changement climatique représente une menace pour la stabilité financière, c’est pourquoi, le Conseil de stabilité financière du G20 a fait dresser une série de recommandations.

Même si les efforts sont fortement constatés, la difficulté est encore considérable au niveau de la méthodologie, car on remarque encore :

  • L’absence de données de géolocalisation des actifs détenus par les banques
  • L’absence de projections climatiques
  • Les incertitudes sur les scénarios climatiques et économiques
  • la faiblesse du recul historique sur les conséquences économiques du changement climatique
  • Le manque de modèles d’impact fins pour certains secteurs
  • L’incertitude sur les capacités d’adaptation des entreprises
  • La difficulté d’agrégation des différents facteurs climatiques

Les conséquences attendues

Sur le terrain, les changements positifs sont attendus suite à cet intérêt croissant du secteur financier sur les conséquences du changement climatique. Parmi les résultats, on peut citer :

  • La réorientation des investissements vers des projets et emprunteurs plus résilients.
  • Une meilleure orientation du choix localisation et de conception sur une infrastructure grâce à l’accès au financement avec de bonnes conditions.
  • Une transition réussie vers une économie plus résiliente.

Ces nouveaux risques représentent toutefois une nouvelle difficulté pour les assureurs, car ils auront plus du mal à couvrir les risques climatiques vu qu’ils ne pourront que s’aggraver dans les années à venir.

Avec les efforts déployés par la finance, les États devront également :

  • Protéger la population
  • Développer les territoires
  • Soutenir les divers mécanismes de compensation et d’atténuation des risques climatiques
  • Identifier les investissements d’adaptation nécessaire.

Pour stabiliser la finance et pour investir pour l’avenir de la population, la prise en compte des risques climatiques joue un rôle essentiel.